Lorsque, avec père Pierre nous avons parlé de cette célébration (du 3 mars 2013), il m’a demandé de penser à quelqu’un pour témoigner, une personne vivant avec une maladie ou un membre de la famille d’un malade, un soignant ou encore un ou une bénévole.
En demandant aux visiteuses d’aumônerie, plusieurs noms nous sont venus à l’esprit. En prenant contact avec ces personnes, ce qui m’a marqué, c’est la crainte de témoigner, parce que la maladie, la vieillesse, la faiblesse, aujourd’hui, ou le culte de la jeunesse, du paraître et la compétition ont tant de valeur, les gens différents dérangent, et pourtant nous avons tant à apprendre d’eux.
Pour toutes ces raisons, le malade a besoin d’être entouré, aidé, soutenu, écouté.
Parmi les personnes contactées, une de mes amies m’a permis de prendre la parole à sa place. Elle a appris il y a peu de temps, qu’un de ces enfants était porteur du gène responsable de sa maladie. Lors de notre premier contact, elle me faisait part de ce sentiment de culpabilité qui l’habitait, car en donnant la vie, elle avait également donné la maladie. Mais ce qu’elle craignait le plus, était le changement de regard des gens, envers elle et sa famille, qu’il se change en regard de pitié car ce n’est pas cela dont ils ont besoin…
Lorsque je lui ai demandé si je pouvais témoigner de ce qu’elle vivait, voici quelle a été sa réponse :
« Que te dire, rendre attentif les autres personnes, me semble difficile, car celui qui est bien ne pense qu'a lui, à l'inverse de celui qui vit seul, sans famille, sans argent ou conflit familial, divorce ou maladie, sera toujours le premier à aider les autres et à cacher ses souffrances derrière un sourire. Car somme toute dans le combat de tous les jours, nous apprécions, un sms, une fleur, un café, ou autre simplicité, et avons comme but que demain soit meilleur...
Puis avec Hashimoto, les problèmes de cycle ont été fréquents, cela m'a valu quelques ablations de kystes ovariens, et de polypes utérins. Afin d'éviter une xème opération depuis 2010 je prends en parallèle un traitement d'hormones afin de mettre mon corps en pré-ménopause... Les crises de frilosité, le moral à zéro, les douleurs musculaires, articulaires, la constipation, le manque de sommeil, les bouffées de chaleurs, la perte de cheveux, les ongles fragilisés...Son eux aussi mes compagnons de vie....
Aujourd'hui mes mains, et mes avant-bras me font très mal, mais demain sera un autre jour et peut- être que les douleurs seront plus douces.... »
Ce témoignage, je ne suis pas allé le chercher bien loin, cette personne fait partie de notre communauté, de notre paroisse et j’ai une grande admiration pour elle, pour son courage, ses engagements. Je suis très heureuse de compter dans ma vie une amie comme elle.